Suite aux Cantonales 2011 : d'accord avec le Maire de Paris

Publié le par Guy Navel, CG 55 - Verdun Est et Val de Meuse.

Lendemain de second tour

 

Ce second tour des élections cantonales atteste, avant tout, une adhésion très nette accordée à la gauche. Dans les collectivités locales, les socialistes et leurs alliés inspirent, globalement, la confiance, parce qu’ils savent protéger, agir, et prendre à leur mesure les enjeux de la vie quotidienne, notamment s’agissant de la solidarité et de l’accompagnement des plus fragiles.



Mais ces élections révèlent aussi une profonde fracture de la société française, que nous devons regarder en face. Plus d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé, et cette abstention massive est encore plus inquiétante si l’on regarde sa répartition sur le territoire : dans les quartiers populaires des grandes villes, dans un nombre impressionnant de banlieues, elle atteint presque les trois quarts de l’électorat. Des zones entières de notre pays ont atteint un état d’exaspération, de lassitude ou de résignation qui les amène à cette forme de sécession civique. Des millions de citoyens – de fait, la majorité – ne croient plus à la politique… Nous avons un an pour qu’ils y croient de nouveau, pour qu’ils soient convaincus que toute action publique n’est pas vaine ou suspecte.



Et quant à ceux qui ont voté hier… l’ampleur de la vague lepéniste doit être non seulement prise au sérieux, mais traitée avec la plus grande gravité. Dans des dizaines de cantons, urbains et ruraux, le discours de la division et de la stigmatisation, la logique des boucs émissaires, la violence de la démagogie xénophobe, ont convaincu à peine moins- et parfois même un peu plus- de 50% des votants. Il nous revient, à tous, de comprendre, avec courage et lucidité, les mécanismes qui ont conduit à cette défaite morale et à cette décadence de l’esprit public. Puis il faudra, là aussi, y répondre. Au moins de trois façons.



La gauche devra d’abord persuader les Français qu’elle peut leur apporter- sur l’emploi, le logement, la justice, la sécurité…- des solutions efficaces, là où l’extrême droite ne propose que la lâche facilité des exutoires. Elle devra ensuite avoir le courage et la dignité de tenir un discours de valeurs, rappeler que la République c’est avant tout un socle commun de droits et de devoirs, et que le rejet de l’autre n’y a pas sa place : la politique est aussi affaire de morale. Et la gauche devra, enfin, se rassembler. Car ce n’est que dans la cohésion, dans l’unité de ses différences assumées, qu’elle pourra, en 2012, être à la mesure de la France. Et de l’Histoire.

 

Bertrand Delanoë

 

IL NOUS FAUT EGALEMENT REUSSIR DANS CE SENS EN MEUSE ET EN LORRAINE

GUY NAVEL

Publié dans FRANCE - EUROPE

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